Ce week-end aura donc commencé dans le débat d'idées : vendredi soir, j'étais convié par le "Lion's" de la Région à une conférence à deux voix avec le Prof. Hervé Hasquin, ancien Ministre, ancien Recteur de l'ULB, actuel Secrétaire Perpétuel de l'Académie Royale de Belgique, sur les rapports entre catholicisme, franc-maçonnerie et islam. Débat serein, me semble-t-il, plein de compréhension mutuelle, de désir de rencontre à travers les différences affichées et assumées, dans le bel auditorium du Musée de "L'Hôpital à la Rose" de Lessines. J'espère que les quelque 220 personnes présentes y auront trouvé de quoi progresser dans leur conviction et dans leur liberté de croire et de penser...
Le lendemain, samedi, funérailles à Enghien, d'une dame âgée et aimée de tous. Et puis rencontre avec un couple de fiancés. Et puis déjeuner avec Simon, "notre"séminariste, que je pense de plus en plus attaché à la découverte de la vie paroissiale. Et, avec lui, rencontre douloureuse, ensuite, avec une famille déchirée par le deuil le plus cruel - quelqu'un qui a "voulu" partir. Pas facile de trouver les mots, d'être là sans être indiscret, d'essayer de comprendre et de réconforter... Messe paroissiale ensuite, à Marcq, messe du dimanche, belle assemblée et bien chantante pour célébrer le Christ Pasteur en ce 4ème dimanche de Pâques.
Puis, à Cambron-Casteau, en compagnie, entre autres, du Gouverneur de la Province et de notre Evêque, vernissage d'une exposition dans l'église médiévale : des œuvres (lithographies, surtout) de Dali autour de son "mysticisme". Une initiative remarquable, qui mêle le culturel et le cultuel, qui allie l'art contemporain et l'insère dans notre patrimoine architectural. Moments de découverte - événement à voir et à recommander, jusqu'en octobre.
Au retour, avec Simon, nous avons trouvé indispensable de passer déguster une crêpe (je mens : deux!) au Collège Saint-Augustin, dont c'était la "fancy-fair", ce week-end, et de saluer des gens qui s'y dévouent et que j'admire de tout mon cœur, Principal en tête : tout ce qu'ils font, sans compter leur temps ni ménager leurs forces, pour les jeunes, pour l'éducation, pour l'enseignement! Formidable!
Et ce dimanche matin, joie, vraie joie, de présider les Premières Communions à Graty (avec le baptême du petit frère d'une communiante) : les enfants, vraiment, dans leur simplicité, sont peut-être ceux qui comprennent le mieux la grandeur de l'eucharistie, du don de Dieu; ils y vont tout simplement, tout droitement, en confiance. C'est nous, les adultes, qui "chipotons". Les enfants, dans la vie spirituelle, sont nos maîtres : Jésus le dit dans l'évangile, les grands mystiques l'ont répété (voir, évidemment, Thérèse de Lisieux), mais nous n'y croyons pas, parce que nous prenons cela pour de l'infantilisme ou de la bondieuserie, alors que rien n'est plus sérieux que l'enfant.
Messe à Silly, ensuite, bien animée aussi par une chorale dont j'apprécie de plus en plus l'enthousiasme.
Et, à 15h00, direction Dinant, pour l'ordination presbytérale de Tanguy Rivière, originaire de Silly, moine prémontré de Leffe. Beauté de la collégiale, adossée à ses rochers, éclatante de fleurs; maestria des chants des "Petits chanteurs de Belgique"; simplicité, humour, profondeur dans le "ton" et l'homélie de Monseigneur Kocherols, évêque auxiliaire de Bruxelles, qui présidait; joie de voir Tanguy reçu dans l'ordre des prêtres, comme il l'avait depuis si longtemps désiré, joie de voir ce qui est à la fois un aboutissement et un commencement. Quelques paroissiens de Silly et d'Hellebecq étaient là, faisant le "raccord" : on ne vient pas de nulle part, et Tanguy a grandi chez nous, y a vécu ses épreuves et son mûrissement, épreuves et mûrissement nécessaires à la vocation de tout prêtre.
J'ai reconduit "notre" Simon à Namur, où il passe son Séminaire, et là nous avons dîné ensemble et partagé encore sur ce qui fait notre choix, à vingt-cinq années de distance (et plus!), ce choix finalement toujours étrange, toujours déroutant, que les intéressés eux-mêmes au fond comprennent mal et auquel ils ne peuvent pas résister : devenir prêtre. Alors que la charge, quelquefois, est lourde, les contradictions, nombreuses, les contraintes, difficiles.
Monseigneur Kocherols, dans son homélie, reprenant une parole du pape François, disait : "Que les pasteurs soient proches de leurs brebis, qu'ils en reniflent l'odeur." Et il ajoutait : "Quelquefois, ça sent l'étable, pas la rose." (Ceci, je pense, à destination de ceux qui croiraient que la vie pastorale est un jardin fleuri d'honneurs et de reconnaissances.)
Mais les pasteurs sont eux-mêmes d'abord des brebis, qui ne respirent pas toujours la rose. Qu'ils ne l'oublient pas : ils ne valent pas mieux que les autres. Et pourtant, ils ont été choisis pour dire l'amour du Christ Pasteur, "qui donne sa vie".
Comprenne qui pourra!
Riche week-end, vraiment. Riche en émotions
Et fatigant, à mon âge!
Interrogé après la "conférence", Mr Hasquin a reconnu que la Franc-Maçonnerie n'avait, quasi, aucun rôle social et que là n'était pas sa vocation. Chez "eux", jamais de kermesse aux boudins.... Si action sociale il y a, elle relève de l'initiative de l'un ou de plusieurs "frères", mais pas de la Loge en elle-même. Quelle différence avec notre Eglise, son enseignement, l'aide aux plus démunis, les homes, les hopitaux, les missions....
RépondreSupprimerReconnaissons cependant l'ouverture des deux "protagonistes" et leur éloignement des "excommunications" réciproques.
Et donc, merci à eux deux.