La mort la plus mortelle n'est pas la mort physique, inévitable, liée à l'espèce - et, du reste, nécessaire : où mettre tout le monde, si on ne mourait pas? La mort physique n'est que le signe d'une mort plus décisive, plus sournoise, plus quotidienne : la mort du cœur, au sens spirituel de ce terme. N'avoir plus de cœur pour aimer, vivre renfermé, replié, racrapoté, méfiant de tout et de tout le monde, hostile a priori aux changements, incapable de voir l'autre : ça, c'est "la" mort. Et elle est bien plus terrible que l'autre...
La Vie la plus vivante n'est pas non plus celle qu'on croit. On admire la vie du bébé, la pétulance de l'adolescent, la fougue du trentenaire... pourtant, on sait tout cela fragile, comme l'est la beauté physique. C'est, comme dit Augustin (encore lui...), "le charme d'un temps". Pas plus! Il ne faut pas s'accrocher à cela - rêves idiots de la plastique américaine, de l'exaltation communiste du corps athlétique et vigoureux, rêves idiots, oui, parce que rêves, et parce que méprisants pour ceux qui n'entrent pas dans les canons ridicules ainsi imposés, les moches, les handicapés, les vieux, etc. Tristesse de voir certaines personnes passer leur vie à essayer de rester "jeunes" physiquement, alors qu'elles feraient bien mieux de vieillir tranquillement loin des crèmes de beauté et des bistouris inutiles!
La vraie Vie est plus vivante que cela : la vraie Vie, c'est la vie de Pâques. Ce n'est pas le prolongement indéfini (et problématique!) de la vie physique, c'est l'irruption de Dieu dans nos vies d'hommes. La jeunesse de Dieu, perpétuelle. La beauté de Dieu, ineffaçable!
Ce que nous offre le Ressuscité, cette "relevaille", ce relèvement de tout nous-même!
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