A l'invitation de l'Institut Supérieur de Théologie du Diocèse, où j'ai enseigné de nombreuses années, j'ai eu la joie de prononcer ce soir une conférence sur Georges Bernanos (1888-1948) et, plus précisément, sur "le Jésus de Bernanos". Il s'agissait d'évoquer quelle était, d'après ses textes, la figure du Christ pour le grand écrivain qui n'a pas eu le temps de rédiger la "Vie de Jésus" qu'il projetait.
Je suis toujours heureux de (re)parler de Bernanos, parce qu'il a été un exemple d'homme libre, de chrétien critique et à la fois engagé dans son temps et dans son Eglise. Je suis en particulier toujours admiratif devant son refus réitéré des honneurs (ministère, Légion d'Honneur, Académie Française, etc.), précisément pour ne pas être ligoté par eux. Quelle sagesse!
En son temps, le grand théologien Hans Urs von Balthasar avait écrit un essai intitulé Le chrétien Bernanos (réédité chez Parole et Silence en 2004) et, en effet, l'auteur du Journal d'un curé de campagne est un exemple de chrétien, par sa droiture, par sa vie tout entière, par son refus des compromissions avec les complaisances et les hypocrisies de l'institution.
Au retour, je me disais qu'il y a toujours du bonheur à se replonger au coeur de pages qui vous ont un jour délié, fait grandir dans la foi elle-même. Signe que c'est un auteur qui traverse(ra) les modes, même si, comme tous les grands écrivains, il passe ces années-ci par quelque "purgatoire"...
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