L'évangile de ce septième dimanche de Pâques, extrait du dix-septième chapitre de Jean, nous rapporte de longs passages de la prière sacerdotale de Jésus, son testament en quelque sorte. Le Christ "passant au Père", prie pour que soit fait aux siens le don de l'Unité.
Nous cherchons toujours l'unité dans nos vies : l'unité intérieure, mais aussi l'unité entre nous.
Les façons politiques de faire l'unité, nous le voyons dans notre monde, sont pragmatiques : soit - c'est la problématique belgo-belge - chaque communauté tente de préserver aussi loin que possible son autonomie, et on maintient en commun un minimum hors lequel il n'y a plus d'unité du tout. Soit - c'est le processus de l'intégration européenne, par exemple - on transfère des compétences et des pouvoirs décisionnels de plus en plus nombreux à une communauté élargie de nations, pour que l'intérêt commun ainsi dégagé prévale sur les intérêts particuliers (c'est ce qui a permis à l'Europe de vivre en paix depuis soixante-cinq ans, il ne faudrait tout de même pas l'oublier). Tout cela est bel et bon, mais c'est une unité où le souci premier reste le souci personnel, défendu aussi loin que possible.
Dans l'aventure chrétienne, l'unité demandée est autre : elle se fonde sur le souci de l'autre reconnu comme premier. Voilà comment "le Père et le Fils" sont un dans la liberté de l'Esprit, dans un don mutuel et total de leur amour réciproque. Voilà ce que Jésus demande, comme don de l'Esprit, sur ceux qui vont se réclamer de lui dans leur vie : une unité entre eux et dans le monde non pas fondée sur la sauvegarde des intérêts particuliers, mais sur la prise en compte, avant tout, des intérêts d'autrui. Impossible? Non : c'est un don de Dieu, et Dieu donne toujours aux siens ce qui est bon, ce que le Fils a demandé au Père au moment ultime, toujours il l'accorde. C'est de cette unité que sont appelés à témoigner les chrétiens, par leur vie communautaire : vaste chantier!
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