S'il est un mot à la mode aujourd'hui, c'est bien celui de "spiritualité". Il s'est substitué, peu à peu, au mot "religion" (voyez, par exemple, la dénomination des rayonnages dans les grandes librairies généralistes). On le trouve rassembleur, tandis que les religions sont jugées diviseuses, voire fauteuses de guerres... Fort bien. Le risque, évidemment, est de réunir sous ce vocable un peu tout et n'importe quoi. Admire-t-on un paysage? Nous voici en pleine "spiritualité" (Comte-Sponville). Pratique-t-on le "za-zen" à la façon des bouddhistes japonais? Nous voici en plein exercice "spirituel". Et ainsi de suite...
Ce soir et demain, les chrétiens célèbrent la Pentecôte, le don de l'Esprit. Pour eux, la vie spirituelle s'origine dans ce don : elle ne consiste pas (ou du moins pas seulement) en une longue et patiente introspection du soi, mais d'abord en un accueil. Mains ouvertes, coeur ouvert, le chrétien accueille l'Esprit, cet Autre de lui qui vient de Dieu, qui est Dieu même venu parachever l'oeuvre de la nouvelle naissance inaugurée au baptême. Dextrae Dei tu digitus, dit le Veni Creator : "Doigt de la droite de Dieu", tel le potier au terme de sa création, il affine l'ouvrage de ses mains et nous associe à la vie divine, nous transforme intérieurement, nous rend fils dans le Fils, libres de la liberté des fils. Aux Galates tentés par le retour à l'asservissement de la Loi, Paul dira : "Fils, vous l'êtes bien ; Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils, qui crie : Abba - Père! Tu n'es donc plus esclave, mais fils; et, comme fils, tu es aussi héritier : c'est l'oeuvre de Dieu." (Ga 4, 6-7)
Voilà ce que nous devons dire et annoncer, ce que nous dirons ce soir à Enghien tandis que des jeunes gens recevront le sacrement de la confirmation. Ils reçoivent au coeur la plus grande liberté qui soit : celle même de Dieu.
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