Je ne pratique guère que Facebook. Mais sur ce réseau (comme, j'imagine, sur d'autres) je suis de plus en plus frappé par le déferlement de haine qui s'exprime. Le Roi prononce son discours de Noël? On lui tombe dessus : "Discours décalé, inutile, discours de puissant, de quelqu'un qui ignore les réalités de son peuple, discours d'assisté, famille qu'on paie à ne rien faire, etc..." (j'en passe et des meilleures). Le Pape prononce son discours Urbi et Orbi? : "De quoi je me mêle, d'où vient cet imbécile qui prêche la paix, il ne connaît rien au monde, cela ne changera rien, combien ça coûte, faites-le taire, etc..." (ici encore, j'en passe et des meilleures).
Qu'on ne soit pas d'accord avec un propos, qu'on pense autrement, qu'on ait envie de le dire, évidemment cela est normal. Mais pourquoi ce déferlement haineux, épidermique, sans distance par rapport à son propre ressenti, qui critique, a priori, tout et tout le monde, et en particulier et par principe, celles et ceux qui ont une responsabilité dans l'Etat et dans le monde? Les personnes qui réagissent ainsi sont-elles à ce point malheureuses qu'elles n'aient plus pour consolation que ce ressentiment? Je sais bien que tout n'est pas rose pour les classes moyennes de plus en plus modestes dans nos pays et que les perspectives de l'année qui s'ouvrent vont très certainement aggraver certaines situations déjà précaires. Je trouve légitime que ces difficultés soient exprimées et mises en débat dans le champ social et politique. Mais l'explosion haineuse qui accompagne ces propos révèle un malaise social profond qui est gave et triste.
Entre Noël et Nouvel An, ne pouvons-nous pas nous redire que nous sommes ensemble responsables de la joie? La joie n'est pas l'absence de difficultés, mais leur prise en compte dans des élans de solidarité, de service, d'ouverture du coeur. Alors, si l'on relit les propos du Roi et du Pape... on verra qu'ils nous y encouragent l'un et l'autre...
Primum non nocere
RépondreSupprimerTransmettre la joie est un acte de résistance dans un monde saturé d’alertes, de catastrophes et d’angoisses programmées. Ce n’est pas nier la gravité du monde, c’est refuser qu’elle ait le dernier mot. (Dr Carl Vanwelde, 23 12 2025)
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