dimanche 15 août 2021

La chaire de vérité de la Cathédrale de Bruxelles et la Femme de l'Apocalypse

 Venez voir la Cathédrale de Bruxelles. Elle est tout entière magnifique! Mais admirez, à mi-hauteur de la nef, la Chaire de Vérité, remarquable meuble de 1699 - un "emprunt" fait à une église jésuite de Louvain, qui devait fermer.

On y voit, en bas, Adam et Eve chassés du Paradis terrestre - oh, ils n'ont pas l'air heureux, ces deux-là : Eve pleure, la tête dans les mains, en cheveux, la robe déchirée, tenant encore dans sa senestre le fameux fruit qui a tout gâché. Et Adam n'a pas l'air plus glorieux - au fait, c'est... nous, ces deux-là, c'est humanité hors du Paradis, c'est bien notre destinée!

A gauche, on voit le long corps de cette saloperie de serpent qui remonte dans le Jardin luxuriant, son forfait accompli. Oh, il a bien réussi son coup, cette crapule. On cherche sa tête : il faut se reculer un peu pour admirer la statue qui recouvre l'abat-voix. C'est la Femme de l'Apocalypse, dont nous parle la Première Lecture de cette solennité de l'Assomption. Marie, oui, mais plus vraisemblablement encore l'Eglise tout entière, "la lune sous les pieds et sur la tête une couronne de douze étoiles". Elle a empoigné la Croix du Christ, et elle en transperce la tête du serpent. Le Mal est vaincu!

Dans un seul meuble, donc, le début et la fin de notre Bible, un raccourci saisissant qui nous transporte de la Genèse à l'Apocalypse, et nous dévoile déjà la fin de l'Histoire : oui,  le Mal est vaincu, en ce compris la mort qui sait si bien nous déchirer et délabrer nos affections.

L'Assomption de la Sainte Vierge, aujourd'hui célébrée dans la joie, nous dévoile aussi cette fin de l'Histoire : Marie, la première d'entre nous, vit avec son corps dans la gloire de Dieu. Elle nous y attend et un jour nous partagerons avec elle cette gloire de ressuscités.

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