samedi 22 août 2015

"Cette parole est rude! Qui peut l'entendre?"

Ce dimanche, nous lisons en saint Jean la réaction des auditeurs de Jésus à son long discours sur "le pain de vie". "Cette parole est rude! Qui peut l'entendre?", disent-ils. Un moment donné, dans son itinéraire spirituel, chacun  est confronté à la rudesse de la proposition chrétienne : celle-ci a pu paraître séduisante quelque temps (et elle l'est en effet par certains côtés), elle a pu sembler aller de soi - les habitudes ont la vie dure. Mais on n'échappe pas, un jour ou l'autre, à un choix, dont Jésus du reste signale que c'est le Père lui-même qui donne d'y répondre favorablement : "Personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père."
Ce choix est celui d'une cohérence, d'un engagement de tout soi-même auquel, confronté aux circonstances, on est sommé de consentir à nouveau régulièrement. Il ne s'agit pas d'une affaire intellectuelle, mais d'une décision vitale, qui englobe tous les aspects de la vie, une  façon de se positionner dans la société, d'y travailler, d'y œuvrer, de s'y démener, d'y prendre parti ou du moins d'y prendre la parole, etc.
S'il y a un aspect positif dans la "crise des migrants" actuelle - et il y en a plus d'un, très certainement - c'est que cette situation d' "abordage" de l'Europe par des populations pauvres, chassées de chez elles, longtemps ignorées ou méprisées, oblige les citoyens que nous sommes à prendre parti : quelle humanité voulons-nous? Acceptons-nous de renoncer à une part de notre confort pour accueillir des gens qui n'ont rien? C'est probablement le plus beau défi collectif lancé à l'Union Européenne depuis sa création. Et, bien entendu, ce n'est pas étranger au "choix" de la foi rappelé plus haut et décrit dans l'évangile d'aujourd'hui...
"Cette parole est rude! Qui peut l'entendre?"

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