vendredi 19 décembre 2014

La thèse d'Anne-Sophie

Retour de Louvain-La-Neuve, où j'ai assisté à la soutenance publique de la thèse en Histoire d'Anne-Sophie, paroissienne, fille et petite-fille de paroissiens. Brillant moment, d'abord : la thèse, joliment intitulée "Le pouvoir de l'absent", et qui énonce comme suit son sujet : "Les avatars du communisme au Congo (1920-1961)" a été présentée avec brio par la candidate et reçue dans l'enthousiasme par le Jury. Si j'ai bien compris, après des années d'investigations (particulièrement de décryptage d'archives), Anne-Sophie pense que le communisme, au Congo, dans les années qu'elle décrit, a moins existé comme un fait que comme une crainte - une crainte qui a cependant motivé des politiques et des pressions de toutes sortes. J'ai été vraiment heureux de pouvoir participer à cette démonstration d'intelligence et d'élégance de la pensée, et je me disais en revenant combien la quête de la vérité, en tous domaines - ici l'Histoire - honore ceux et celles qui y consacrent leur vie. C'est une recherche  difficile et patiente, peu ou mal rétribuée, mais qui est d'une importance capitale pour nous dégager  des a priori, des idées toutes faites, des simplismes si souvent répandus partout. Et puis, le moment n'était pas seulement brillant, il était aussi émouvant : j'ai vu le grand-père d'Anne-Sophie essuyer une larme (ou deux) lorsque le Président du Jury a proclamé "docteur" et "avec les félicitations" la candidate qui nous a tous éblouis cet après-midi.
Grand moment, bravo, Anne-Sophie et joie aux tiens, comme à tous ceux qui t'ont épaulée  dans ce travail!

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