Ces jours-ci, pléthore de funérailles, de deuils, de grands malades qui demandent assistance et accompagnement... La mort est dans nos vies, elle rôde. La plupart du temps, nous passons nos existences à la nier, à la refouler ("on verra bien"). Certes, on sait l'échéance inévitable, mais on "avance à reculons vers le précipice", comme le disaient déjà les philosophes de l'Antiquité (voir Cicéron et tant d'autres).
Le christianisme, avant même de proposer une espérance "par-delà" la mort, n'a pas peur d'intégrer la mort dans nos vies. La mort, et toutes ses formes : car il n'y a pas que la mort physique, il y a tous ses modes, psychiques, spirituels. Ce que la théologie nomme "le péché", c'est ni plus ni moins des signes de mort dans nos vies, des replis, des recroquevillements, des médiocrités, des petitesses - des petitesses plus ou moins grandes, si l'on ose ainsi dire! Oui, la mort nous guette, et il nous appartient de la reconnaître présente en nous, déjà faisant son oeuvre, grignotant nos coeurs, nos esprits, nos corps. Cette reconnaissance seule nous rend capables d'être présents à la mort des autres : aux deuils, aux souffrances et aux maladies physiques qui y conduisent, aux apories morales et spirituelles qui en sont le signe.
Et c'est seulement à partir de cette reconnaissance que nous découvrons le Christ. Le Christ lové en toutes nos morts comme en son linceul dans la tombe, mais que la puissance d'amour du Père veut ressusciter.
Car si la mort nous guette, nous savons que nous sommes faits pour la Vie.
Et que la pierre de nos tombeaux ne résistera pas longtemps à cette puissance, à cette incroyable puissance de l'Amour.
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