vendredi 15 avril 2011

Ecoeurement et espérance

Ecoeuré, ce soir, comme tout le monde, je pense, devant l'interview donnée hier par l'ex-évêque de Bruges. Cet homme est un pervers qui doit être non seulement soigné, mais mis à l'écart et empêché de nuire, réduit sinon à "l'état laïc", du moins... au silence! En même temps, c'est sans doute un dernier soubresaut d'une manière d'être Eglise en Belgique, qui a prévalu depuis des décennies, une manière glorieuse "selon le monde", une manière d'arrogance aujourd'hui devenue rigoureusement intolérable. Ou bien l'Eglise dira son message humblement, se mettant autour de la table dans le dialogue des communautés, des esprits, des courants de pensée, des religions, ou bien elle disparaîtra complètement de la scène publique. Ces récents événements précipitent, sans le vouloir mais au fond tant mieux, ce choix devant lequel nous, chrétiens, nous trouvons aujourd'hui : "arrogance et disparition" ou "humilité et présence". La seconde formule - comme on dit d'une formule chimique - a ceci pour elle : elle est, des deux, la seule évangélique. Je sors d'une rencontre avec les responsables des mouvements de jeunesse d'Enghien et de Silly, une belle rencontre, bellement orchestrée par Gauthier, un ancien chef scout, toujours soucieux de l'animation auprès des jeunes. Ils sont demandeurs de la présence de l'Eglise parmi eux, ces mouvements, oh oui, on le sent, ils le disent. Mais d'une présence sur le mode de la "formule" numéro deux, plus haut évoquée. Et comme ils ont raison! J'ajoute, enfin, pour conclure cette soirée et cette journée qui fut riche, une nouvelle fois, de rencontres, de partages et d'indignations : il faudrait tout de même que nos évêques relaient auprès du Saint Siège, de façon à être entendus, s'il vous plaît, cette demande d'un encouragement à l'humilité, au dialogue, à la discrétion évangélique. Pardon, Messeigneurs, on n'y est pas!

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