vendredi 24 avril 2015

L'Europe anesthésiée...

Il faut arrêter de parler de flux migratoires, face aux populations de plus en plus nombreuses qui tentent d'accoster en Europe. Ce sont des exils, comme il s'en passe dans toutes les guerres - et ce que nous vivons est une guerre, atroce, entre un Etat prétendument islamique et auto-proclamé, d'une part, et d'autre part des nations marquées depuis longtemps par le christianisme, et par un Islam modéré et civilisateur.
Je suis abasourdi par l'incapacité européenne à se réveiller de sa torpeur, de sa léthargie : les vagues promesses du congrès "extraordinaire" tenu hier à Bruxelles sur le sujet sont plus déshonorantes encore que si rien ne s'était passé. "Oui, on fera ce qu'on peut, mais on peut peu, on tâchera de mieux surveiller les passeurs, mais attention pas question d'accueillir chez nous trop de monde, nous ne pouvons pas déstabiliser notre économie." En attendant, ce sont l'Italie et la Grèce, déjà les handicapées de l'Europe, qui trinquent le plus. Et qui sont les plus généreuses : qu'on ne vienne plus jamais les critiquer! En première ligne, elles, au moins, sont compatissantes.
L'Europe va crever de son confort, des remparts dont elle s'entoure, de son manque de cœur, de son indifférence. Anesthésiée par des années de gavage, c'est une baudruche confite dans sa propre suffisance, dans la revendication de ses privilèges, et qui s'interdit de voir le pauvre gisant - coulant - à côté d'elle. C'est elle qui recrée l'affreux fossé de la parabole évangélique, en saint Luc, entre le riche indifférent et le pauvre Lazare - un affreux fossé sans réparation possible, éternel, qui conduit le riche en enfer, et pour toujours.

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