mercredi 22 février 2012

le temporel aux laïcs, le spirituel aux prêtres

J'entends régulièrement revenir cette répartition des tâches que d'aucuns voudraient promouvoir dans nos paroisses : le "temporel" (gestion des biens matériels, asbl, fabriques d'église, etc.) aux laïcs; le "spirituel" (pastorale, catéchèse, etc.) aux prêtres. Certains arguments là-dedans ne sont pas faux : les laïcs sont généralement plus compétents dans les domaines de gestion, par exemple.
Mais cette attribution pure et simple est stupide : il est évident que la pastorale et ses orientations supposent de réfléchir aussi à la destination des fonds disponibles, comme il est évident que les laïcs sont associés et décideurs dans ces mêmes orientations pastorales.
Il convient donc de gérer ensemble, prêtres et laïcs, et "le temporel" et "le spirituel", et d'autant plus ensemble qu'il faut gérer l'un en fonction de l'autre : le temporel est au service du pastoral, mais si les orientations pastorales sont inenvisageables du point de vue financier, c'est qu'elles sont à revoir...
Cela signifie aussi qu'il faut penser autrement, et de façon plus authentique, le rôle du prêtre, qui n'est pas cantonné à la liturgie et à ses actes, mais sans être celui d'un PDG! Avec les laïcs choisis pour cela (chez nous, les membres de l'Equipe d'Animation Pastorale), en lien avec l'évêque et, par lui, avec l'Eglise tout entière, le prêtre-pasteur discerne le cap à tenir. L'EAP décide avec lui, après consultation des Conseils Locaux de pastorale, et on demande alors aux ASBL et Fabriques la "faisabilité" matérielle de ces projets et de leur mise en oeuvre. Si l'on ne s'en tient pas à cet organigramme, chacun prendra le pouvoir dans son coin sans assez d'estime du bien commun, dont je redirai encore cent fois qu'il n'est pas l'addition des biens individuels, mais le bien de la communauté...
Je constate souvent que cette manière de voir n'est pas spontanément dans les moeurs d'ici. Mais bon, avec le temps...

Autre chose, plus importante : aujourd'hui, nous entrons en Carême. Il n'est pas, comme je l'ai écrit dans l'éditorial du Journal "Dimanche", le "ramadan des catholiques", mais une période profondément baptismale, durant laquelle nous accompagnons les catéchumènes qui vont devenir chrétiens à Pâques, en nous souvenant de notre propre baptême et du lien d'intimité que celui-ci a inauguré entre le Christ et chacun(e) de nous. Saint François de Sales l'appelle joliment "l'automne de la vie spirituelle", parce qu'il est le temps béni durant lequel nous recueillons les fruits que le baptême a semés en nous... On est ici au coeur de la joie spirituelle!

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