J'avais projeté de partir pour Chimay, après les messes. Le risque croissant de verglas m'a retenu. Bénéfices secondaires : du rangement dans la bibliothèque, et des lectures en retard.
Notamment, en vue d'une recension pour la Revue Théologique de Louvain, l'excellente traduction nouvelle des Visions d'Elisabeth de Schönau, cette mystique rhénane du XIIème siècle (1129-1165), contemporaine de Hildegarde de Bingen, mais moins connue ou reconnue qu'elle. On est frappé par l'audace de ce que Jean-Noël Vuarnet - trop tôt disparu - avait appelé dans un ouvrage remarquable les Extases féminines (2e éd., 1991), et notamment par cette appréhension vraiment "féminine" (oui, il n'y a pas d'autre mot) de la vie chrétienne. Elisabeth de Schönau se revendique explicitement fille des prophétesses, elle se gausse de ce que les machos de son époque ne voient en elle qu'une personne du "sexe faible". Mais, rétorque-t-elle, "pourquoi ne leur vient-il pas à l'esprit qu'il en alla de même à l'époque où vivaient nos pères quand les hommes se laissèrent gagner par l'insouciance et que de saintes femmes furent alors remplies de l'Esprit de Dieu?"(p. 109). Oui, pourquoi, en effet??? Oh, présence des femmes dans l'Eglise, et comme il faudrait mieux les entendre!
(Elisabeth de Schönau, Visions, trad. J.-P. Tradec, intr. L. Moulinier-Brogi, Cerf, 2009, 198pp.)
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