mardi 30 avril 2019

Perdre la raison

Nous vivons sous le règne des "fake news" et autres mensonges médiatiques, appuyés et relayés par les démagogues et populistes de toutes tendances.
Ce soir, par exemple, à Schaerbeek, un constat de la Magistrature, qu'on imagine tout de même bien informée dans une démocratie comme la nôtre, et entourée de médecins compétents et sans complaisance,  invite à ne pas croire au viol d'une petite fille, mais conclut à des lésions infectieuses. Or, cela ne semble pas suffire : on crie au viol caché, à une justice trompée ou trompeuse, au racisme ou au déni de la différence religieuse; on sait, on dit, on repère que ces propos  sont là ceux d'agitateurs, mais malgré tout l'école doit fermer ses portes pour éviter dans les jours qui viennent des dérives de toutes sortes.
Je suis très inquiet en voyant ces manipulations, qui ne conduisent qu'à l'éclatement d'une société de plus en plus fragile. La grande tâche des élus à venir, quels qu'ils soient, après les prochains scrutins du mois de mai, devrait être de restaurer la confiance en l'Etat de droit. Un Etat impartial qui assure à tous, sans distinction, la justice et la promesse de la vérité.
La vérité a partie liée à la raison - je le signalais dans mon post précédent, je reprends ici la réflexion, à l'envers en quelque sorte : pour les catholiques, il n'y a pas de foi qui ne soit raisonnable. Je ne dis pas rationnelle, non - je l'ai écrit : la foi n'est pas au bout d'un scalpel ou d'une démonstration mathématique. Mais la foi est "raisonnable", on peut en "rendre raison". Et lorsque, sous prétexte de la foi, une société ou un groupe social prétendent passer outre la raison, ils deviennent fous. Et dangereux.
Beaucoup de questions sociétales, aujourd'hui, risquent d'être traitées ainsi, "hors raison" : celle des migrants, celle des différences sexuelles ou de genre, celle du pluralisme culturel et de sa gestion, comme de l'accueil légitime de toutes les différences, celle du bien-être (voir les "gilets jaunes", à bien des égards tellement sympathiques, à bien des égards tellement inquiétants), celle du climat et des décisions à prendre pour enrayer ses changements, celle de l'alimentation (il y a dans certains propos "véganistes" des délires ahurissants), celle - connexe, après tout -  des soins apportés aux animaux de compagnie (dans le même JT qui annonçait les troubles de Schaerbeek, on annonçait aussi la création d'une clinique vétérinaire à Liège - douze millions d'euros - pour les chiens, chats, iguanes et autres animaux domestiques ou censés l'être, qui sont déjà et seront soignés là "comme des humains". Je n'ai rien contre ces animaux, certes, mais cela pose tout de même de sérieuses questions philosophiques, anthropologiques, et finalement, oui, sociétales : comment investit-on l'argent public, en faveur de qui, pour les soins de qui ou de quoi, etc.)
Ni dans la foi, ni dans les revendications, ni dans les… élections, ni dans rien, on ne peut "perdre la raison". Perdre la raison, c'est devenir fou.

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