dimanche 4 septembre 2016

Achille, son talon...

J'aurais aussi bien pu ne pas mettre de virgule, et l'intitulé de ce "post" eût été alors parfaitement enghiennois. Oui, parlons du talon d'Achille, d' "Achille son talon", comme on dit à Enghien. Car le talon d'Achille, c'est son point faible : sa maman Thétis avait plongé dans le Styx, pour le rendre invulnérable, son héros de fils, mais ce faisant, elle l'avait tenu par le talon - seul endroit de son corps resté vulnérable, ce que savait Apollon, qui guida vers ce point sensible la flèche empoisonnée de Pâris.
Toute cette mythologie, pourquoi, direz-vous? Parce que j'ai eu l'impression ce matin, lisant et commentant les propos de Jésus rapportés par saint Luc, qu'il n'était au fond pas question d'autre chose lorsqu'il nous est demandé de "porter notre croix", chacun, pour suivre Jésus, pour être disciple. Et de faire passer tout le reste après.
"Notre croix", qu'est-elle, sinon notre faiblesse, notre talon d'Achille? Chacun(e) le sien, chacun le plus secret, qu'on peut - qu'on veut, souvent - dissimuler, au lieu de l'offrir à la guérison du Christ, "vrai médecin des âmes et des corps".
Le plus important, dans la vie chrétienne, dans la sequela Christi, la "suite du Christ", c'est en effet une opération-vérité, une acceptation de sa faille, de son manque, de sa blessure, et une offrande qu'on en fait, greffant cette croix, quelle qu'elle soit, à l'unique Croix, celle du Christ. Tout le reste alors des relations, même intimes, même familiales, est repris et revu - et père et mère et frère et sœur, et amis : mais apprendre à débusquer son manque, et l'offrir au doux toucher du Christ, là est la clé souterraine et vivifiante, ressuscitante, de notre amour.

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