Je suis rentré hier soir d'une semaine de retraite à l'abbaye cistercienne d'Orval. J'avais, il y a un peu plus d'un an, promis aux moines de leur prêcher leur retraite, comme je le fis souvent dans nombre d'abbayes de France, de Suisse, de Belgique, surtout dans des abbayes cisterciennes, durant ces vingt dernières années. Je ne savais pas alors que je changerais d'affectation - j'ai pris cela comme une chance, j'ai dit aux moines : je le fais, mais mettons-nous en retraite ensemble, j'en ai besoin aussi.
Ce sont de vrais frères. Des amis. Leur simplicité, la simplicité cistercienne, me touche toujours, m'émeut au plus profond. Il n'y a là rien d'apprêté, rien de surfait. Que de la vérité, dite clairement, posément, les yeux dans les yeux le souci de l'Eglise, de la vie évangélique.
Nous ne comptons pas assez sur les moines. Sur leur présence priante, fidèle, quotidienne, à la vie de l'Eglise - à notre vie. Quand nos forces défaillent, ils sont notre force. Quand notre coeur défaille, ils sont notre coeur. Quand notre foi défaille, ils sont notre foi.
Lode, l'Abbé, m'a dit : "Avec toi, à Enghien." Je sais qu'Enghien est dans leur coeur. Et aussi : "A ta prochaine fatigue, en clôture, avec nous, dans notre vie." Quel privilège! Tant de personnes ici, ont des fatigues plus grandes que les miennes, et aucun lieu pour les partager : si je pouvais être une aide, ne serait-ce qu'une petite aide, pour les plus isolés.
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