dimanche 30 janvier 2022

Jésus, le prophète que les siens rejettent...

Tout avait pourtant bien commencé... Revenu à Nazareth, son village d'enfance, alors qu'il commence sa prédication publique, Jésus est un jeune rabbi précédé par sa réputation. Dans la synagogue, le jour du sabbat, on l'invite à lire et à commenter l'Ecriture, ce qu'il fait en s'appliquant l'accomplissement de quelques versets du prophète Isaïe qui annoncent libération, guérison et année de bienfait : "Aujourd'hui, a-t-il l'audace de dire, cette prophétie est accomplie!"  On s'étonne d'abord, rapporte l'évangéliste Luc (Lc 4),  de "ce message de grâce qui sort de sa bouche" mais assez vite, semble-t-il, cet étonnement se mue en hostilité : "Pour qui se prend-il, ce fils de Joseph?" Et lorsque Jésus en rajoute une couche, affirmant qu'aucun prophète n'est reçu dans son pays, mais doit se tourner vers les étrangers pour y accomplir l'oeuvre de Dieu - voyez Elie, voyez Elisée, l'hostilité devient désir de meurtre : on veut le jeter en bas  d'un escarpement de la ville. Déjà, on veut l'éliminer, et ceux qui auraient dû en premier accueillir sa Parole deviennent ses primo-assassins!

Cela ne devrait pas nous surprendre : il y a là un réflexe de protection devant la nouveauté sans cesse récurrente de la Parole prophétique, cette nouveauté qui, précisément, dérange. On discrédite le prophète : pour qui se prend-il, cet énergumène que l'on connaît, dont on connaît la famille, les attaches, les antécédents? Manière facile de ne pas entendre, de se boucher les oreilles devant la perpétuelle jeunesse de Dieu!

Et, dans nos communautés, cela va quelquefois jusqu'à la mise à mort symbolique : voyez l'outrance et la violence avec lesquelles, sur les réseaux sociaux, certains catho-tradis veulent discréditer la parole de notre pape, parce qu'elle les trouble par sa nouveauté, parce qu'elle les dérange! On n'est pas loin de l'assassinat!

Ah! Se laisser déranger par la Parole, par ses prophètes! 

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