Premier et douloureux anniversaire de la guerre en Ukraine. Insomnie, cette nuit, et pensée qui dérive vers ce chaos voulu par l'arrogance, la barbarie et la bêtise des hommes - d'un homme, en particulier. Comme si l'humanité n'avait rien compris des siècles sanglants qui jalonnent sa pauvre existence terrestre. Resongé aux vers d'Aragon, dans Le Fou d'Elsa :
Quoi toujours ce serait la guerre la querelle
Des manières de rois et des fronts prosternés
Et l'enfant de la femme inutilement né
Les blés déchiquetés toujours des sauterelles
Quoi le bagne toujours et la chair sous la roue
Le massacre toujours justifié d'idoles
Aux cadavres jeté ce manteau de paroles
Le bâillon pour la bouche et pour la main le clou
Et, malgré l'horreur toujours recommencée, cette espérance du poète (communiste!) :
Un jour pourtant un jour viendra couleur d'orange
Un jour de palme un jour de feuillages au front
Un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
Un jour comme un oiseau sur la plus haute branche
Prions pour ce jour ne tarde pas!