dimanche 17 juillet 2022

"Apprends-nous à prier..."

 Heureuse rencontre, cet après-midi, tandis que j'étais "de permanence" à la Cathédrale, pour accueillir les personnes, nombreuses, qui lui rendent visite en ce dimanche après-midi. Un jeune homme, canadien (et, d'après son accent, de la "belle province") vient vers moi et me dit : "Je visite les églises et j'aimerais prier. Mais je ne sais pas comment on fait. Quand j'étais petit, ma grand-mère m'a parfois emmené dans des églises et là, peut-être j'ai prié. Mais j'ai oublié. Comment fait-on pour prier?" J'ai d'abord été, je dois le dire, ému par la demande, par la simplicité de la demande - j'y entendais un écho de la requête des disciples à Jésus : "Apprends-nous à prier..."

Sauf que... je ne suis pas Jésus. Comment répondre d'un mot à une question qui fait si souvent et depuis si longtemps mon propre tourment, moi qui me redis tous les jours, en me mettant en prière, que je ne sais pas prier, ou du moins, pour reprendre les mots de saint Paul, "pas prier comme il faut"! Que devais-je dire à ce jeune homme?

Je lui ai conseillé ceci : "Va plus loin, dans la chapelle où tu seras bien tranquille. Assieds-toi et fais la paix en toi, autant que tu le peux. Et demande à Dieu de venir te visiter. Il répond toujours oui à pareille demande. Et tu verras bien ce qui se passe..."

J'ai recroisé ce jeune homme qui sortait et qui est revenu vers moi : "Une grande paix, beaucoup de joie", m'a-t-il dit. Grâce insigne des (re)commencements! Il est pour une semaine en visite à Bruxelles, je lui ai conseillé de venir ici ou dans une autre église se recueillir chaque jour pendant un quart d'heure. Il m'a dit que rien désormais ne pourrait l'en empêcher, "pour poursuivre l'expérience"!

On transmet vraiment, comme dit Bernanos, ce qu'on ne possède pas soi-même!

lundi 11 juillet 2022

Saint Benoît

 On fête aujourd'hui dans l'Eglise saint Benoît de Nursie (480 env. - 547), patriarche des moines d'Occident et "patron de l'Europe". Je lui dédie ce petit article non parce qu'il est ... mon saint patron, mais surtout par égard pour les milliers de moines que sa Règle a formés à la vie chrétienne. Règle admirable, d'un grand équilibre humain et spirituel, capable de conduire hommes et femmes à vivre en communauté (en "cénobites").

J'ai une dette énorme envers les moines, bénédictins ou cisterciens, qui vivent au quotidien la Règle de saint Benoît. Pendant ces trente-huit années de prêtrise, et même avant, j'ai souvent eu l'occasion de me retrouver chez eux pour y suivre des retraites, pour m'y reposer ou pour y prêcher moi-même des retraites et y assurer des enseignements. Toujours j'ai été fasciné par la simplicité de la voie monastique, par la fraternité qu'elle permet, par la qualité de vie qu'elle propose. Entre la prière, le travail et le repos, moines et moniales peuvent trouver un épanouissement personnel remarquable. 

Nous avons besoin d'eux dans l'Eglise! Ils nous rappellent que la vie évangélique conduit à la pacification intérieure. Aujourd'hui, je leur souhaite une belle fête!

samedi 2 juillet 2022

L'Ommegang...


 Pour la première fois, j'ai participé hier comme curé du Sablon à l'Ommegang, cette reconstitution historique qui rappelle, avec force costumes et folklore, l'entrée de Charles Quint et de son fils le futur Philippe II dans la bonne ville de Bruxelles. Je dois dire tout de suite combien je suis "client" de ce genre de manifestation : les nombreux figurants qui se prêtent au jeu le font dans un esprit de convivialité et de liesse, avec la conviction d'accomplir une tâche nécessaire.

C'est là que j'essaie de comprendre : un peu partout dans notre pays, on voit s'organiser de semblables fêtes, songeons au Doudou à Mons, à la Saint-Vincent de Soignies, aux marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse et, bien sûr, à la Procession de la Saint-Jean si chère au coeur des Enghiennois. Toujours, il y a une dimension religieuse : hier, par exemple, j'ai accueilli... Charles Quint et son fils dans l'église du Sablon, première étape de leur joyeuse entrée bruxelloise, et  nous avons prié ensemble. Pourquoi nos contemporains ont-ils besoin de ces reconstitutions, de ces processions? Sans aucun doute, pour retrouver des racines, une histoire, dont ils se savent pétris et dont ils ne veulent pas perdre trace. Nous ne venons pas de nulle part, notre passé nous constitue et tout ce qui peut contribuer à nous le rappeler est le bienvenu.

Et, de ce passé, la religion chrétienne est chez nous un élément essentiel. Nous sommes aussi faits de la foi de nos ancêtres, même si elle n'est plus partagée ou confessée comme eux le firent. Je respecte infiniment cette manière de le rappeler, et même de le faire vivre. Hier, dans le choeur de l'église du Sablon, Charles Quint, son fils et ses gardes étaient certes des figurants, mais le curé était vrai (espérons-le!) et la prière, authentique. C'est immense...