L'Evangile du dernier jour de l'année civile est celui du Prologue de l'Evangile de Jean, ce texte magnifique, sans doute tardif (fin Ier siècle ou même début IIème siècle), une méditation théologique sur ce qu'est le christianisme. Ce qu'est le christianisme... que n'a-t-on dit, glosé, médit et souvent de façon intellectuellement peu honnête, à ce sujet! "Une reprise de mythes anciens, une secte juive, une pure et simple invention, un culte à mystères de plus, un délire, etc., etc..."
On rechigne à y voir la grandeur de l'amour, de l'agapè, ce don sans retour qui est fait à l'humanité par un Dieu qui se donne à connaître comme pur Don. Saint François d'Assise l'avait déjà déploré en son temps, qui se lamentait en disant : L'Amore non è amato! "L'Amour n'est pas aimé!"
Le Prologue de Jean nous remet devant les yeux la grandeur de ce Don : le Verbe, Parole puissante par qui tout existe, est devenu enfant, in-fans, celui qui n'a pas la parole, qui ne parle pas encore ou qui est prié de se taire. Ce faisant il a réinvesti la "chair" humaine en lui offrant une seconde naissance, une naissance en Dieu, et ceux qui accueillent cela en effet "ne sont pas nés de la chair et du sang, mais nés de Dieu!" Celui qui accueille ce Don, il trouve en Dieu sa naissance, et cela change son existence entière, lui donnant sens, dans la double acception de "direction" et de "signification".
Nous voilà loin de considérations morales, sociologiques, psychologiques ou autres. Le christianisme n'est pas une morale, il est un salut, un exaucement du grand désir humain ("L'homme passe infiniment l'homme", dit une Pensée de Pascal) et aussi son exhaussement. En cela, il offre à tout être humain une liberté incroyable, la plus grande liberté possible, la liberté spirituelle.
Je crois toujours davantage, avec l'âge, qu'il n'y pas de plus grand bonheur que celui-là. On peut être privé de beaucoup de choses (santé, argent, relations humaines, paix intérieure et extérieure, tout ce qu'on veut), la petite musique chrétienne, même en sourdine, résonne toujours.
Je crois qu'en elle, en cette musique, est la source de l'Espérance dont le pape François a fait le thème de cette année jubilaire qui s'ouvre, 2025. Il y a toujours une Espérance, même quand humainement il n'y a plus d'espoir. Il y a toujours une Espérance, parce que la source de l'agapè, la source du Don coule toujours en nous depuis le baptême. Et que c'est la source du bonheur.
Belle et sainte année à chacune et chacun de vous!
Bonne et heureuse année, Monsieur le Doyen! Et merci de nous rappeler cette douce musique de l'âme.
RépondreSupprimerMeilleurs voeux, Monsieur le Doyen. Continuez à nous "alimenter" de la sorte et merçi pour ça !
RépondreSupprimer