dimanche 15 décembre 2024

Dieu, l'Energie

 Méditation ce dimanche sur l'énergie divine. Partons d'un constat : le Dieu qui crée toutes choses, "l'Univers visible et invisible" comme nous le proclamons dans notre Symbole de foi en oubliant souvent que l'Univers invisible est infiniment plus étendu que le visible, que, petite poussière que nous sommes sur la petite poussière un peu plus grande qu'est la terre, nous ne sommes qu'infimes dans cet Univers, bref, ce Dieu qui crée tout est aussi Celui qui seul me connaît au plus intime. Car pour lui, me créer, c'est me connaître ('yada, dit l'hébreu, qui désigne une connaissance de l'intimité : "Adam connut Eve, et Eve conçut", nous ne sommes pas dans une science livresque...) Et cette intimité est une forme d'amour absolu, car Celui qui me connaît ainsi est Celui qui m'aime - pour lui, connaître, c'est aimer. Moi-même, je me connais très mal et très peu; moi-même, je m'aime très mal et très peu. Dieu seul sait aimer comme il faut...

La même énergie se déploie dans l'acte créateur de l'Univers et dans l'acte créateur de chaque être humain, et c'est une énergie d'amour. S'il m'arrive, dans la prière, de me percevoir au moins un peu connu par Dieu, c'est que le même amour est à l'origine de toute chose. L'origine du monde, ce n'est pas le sexe féminin, n'en déplaise à Courbet, l'origine du monde, c'est l'amour de Dieu.

C'est une énergie formidable, qui produit le "big bang" et aussi la prière dans l'intimité du coeur humain. C'est une dépossession complète de soi qui veut devant soi l'autre. C'est une "kénose" perpétuelle, un vide de soi, un abaissement, un agenouillement du Créateur devant sa créature. C'est un amour de salut et de résurrection. C'est la Vie en sa puissance, en son surgissement. C'est l'amour porté par le Fils incarné, lui le Verbe devenu muet dans la crèche de Noël - une crèche dont l'ombre, déjà, dessine une Croix.

Tout cela me trottait en tête, hier, quand dans l'église Sainte-Catherine j'accompagnais par la prière la foule innombrable des adorateurs nocturnes du Saint-Sacrement qui se pressait là, attirée par le Mystère exposé. Car l'amour, toujours, attire. Dans cette hostie vénérée, oui, il y a avait - il y a - toute l'énergie créatrice par laquelle nous sommes des vivants. Et toute l'énergie recréatrice, salvatrice, par laquelle nous devenons de vrais Vivants.

1 commentaire: