mercredi 4 décembre 2024

La fin du monde

 Le temps liturgique de l'Avent (c'est-à-dire de l' "avènement") du Seigneur, qui prépare les fidèles chrétiens aux célébrations de la Nativité, est aussi et peut-être surtout un temps qui pointe leur attention sur la fin des temps, ou pour être plus précis, la fin du temps et de l'espace, la fin du monde, la fin de toute chose, la fin des "univers visibles et invisibles" (ces derniers étant sans aucun doute les plus nombreux). Oui, cela fait partie de la foi chrétienne, même si c'est un élément très souvent oublié de la catéchèse et de la prédication : un jour, tout finira. Un jour, il n'y aura plus rien non seulement de ce que nous connaissons (une infime partie, donc), mais même de tout ce que nous ne connaissons pas.

Faut-il en être triste? Oh non! Qu' "elle passe, la figure de ce monde!", cela n'est pas pour les chrétiens source d'angoisse. Pour eux, en effet - et voilà ce qui est célébré en Avent - cette fin  correspond au retour glorieux du Christ  et à l'établissement définitif du Royaume qu'il a inauguré lors de son éphémère vie terrestre. Il a annoncé par sa parole et par ses actes un Royaume de paix, de justice, d'amour - c'est le rêve de Dieu, son Dieu et notre Dieu, sur le monde tout entier et l'humanité en particulier. Lorsque les temps seront achevés (et nul ne sait quand, dit Jésus lui-même, interrogé là-dessus par les siens d'après les Evangiles, nul ne sait quand sauf le Père) alors ce Règne sera accompli. Quand il n'y aura plus rien, il n'y aura plus que l'amour.

Il convient donc de hâter cette fin plutôt que de la redouter : en activant ici et maintenant nos engagements de toutes sortes en faveur de la paix, de la justice et de l'amour, nous accroissons en quelque sorte la vitesse de l'accomplissement! Temps de contemplation de la fin, l'Avent est aussi un temps où l'on se  retrousse les manches. Il faut hâter l'au-delà par notre implication dans l'ici-bas!

Le Symbole de Nicée et Constantinople, ce grand Credo du IVème siècle que nous récitons ou chantons dans nos liturgies dominicales, nous fait changer de verbe lorsqu'il aborde ces réalités de l'Avent. Nous ne disons plus Credo ("Je crois"), mais Exspecto ("J'attends")... Redoutable changement  : notre manière de croire à "la résurrection des morts et à la vie du monde à venir", c'est de l'attendre, c'est-à-dire de l'espérer. 

Tout un programme, cette espérance qui est aussi au coeur de l'année jubilaire ouverte en 2025!

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