La "Libre" le révélait ce matin : la précarité augmente dans le Centre-Ville de Bruxelles, où l'on compte près de 10.000 sans "chez soi" et, parmi eux, environ 2.000 personnes qui vivent et dorment dans la rue, parmi lesquelles environ 20% d'enfants et de jeunes (jusqu'à 18 ans).
C'est une honte, un scandale devant nos yeux : la Capitale de l'Europe, la Ville des Institutions Européennes et du confortable Royaume de Belgique, la Capitale de la Flandre richissime, bref, Bruxelles n'est pas capable d'offrir un minimum d'accueil à des milliers de personnes fragiles. La Région, depuis plus d'un an, peine à former un Gouvernement, enferrée dans des querelles d'ego et d'idéologie et ayant renoncé semble-t-il au moindre souci du Bien Commun.
Partout, de petites structures essaient de faire ce qu'elles peuvent. J'ai déjeuné ce midi avec les forces vives de BAPO ("Bruxelles-Accueil-Portes-Ouvertes"), qui près de la Grand Place accueille de plus en plus de personnes en recherche de logement, de papiers, de reconnaissance et d'écoute, et qu'on aide à se frayer une route à travers le dédale administratif des Institutions responsables de leur accompagnement. Je bénis les bénévoles du "Point 32" qui, dans les locaux de l'église du Finistère, distribuent chaque jour de la semaine plus de 120 repas. Je suis sensible aux actions de prise de conscience que nos amis de "House of Compassion" promeuvent dans l'église du Béguinage. Nous pouvons dire je crois, sans rougir, que l'Eglise fait ce qu'elle peut.
Mais comme j'ai honte... , honte pour mon pays et pour ma Ville! J'attends avec impatience de lire la première Encyclique du nouveau Pape Léon - par son nom pontifical, il a voulu placer son action sous le signe d'un sursaut de la justice sociale. Il est en effet grand temps...