lundi 7 avril 2025

Marie Noël, Bernanos : les deux dernières conférences du Carême 2025 à la Cathédrale de Bruxelles

 Le dimanche 23 mars, Arnaud Montoux venait à Bruxelles évoquer Marie Noël - brillant professeur à l'Institut Catholique de Paris, remarquable théologien, Arnaud est le postulateur de la cause de béatification de la poétesse d'Auxerre. Exposé chaleureux, vivant, rendant bien compte de ce qu'est la foi traversée par le doute et de la façon dont l'exercice poétique a permis à cette femme de grandir en paix dans ce tourment. 

Hier, 6 avril, c'est Mgr Patrick Chauvet qui est venu "en coup de vent" nous parler du grand Bernanos et de "l'invincible espérance" dont son oeuvre est porteuse. Là aussi, exposé brillant et chaleureux, montrant l'intransigeance bernanosienne en matière de vérité - seul socle possible de l'authentique espérance.

Les trois conférences de de Carême - Mme Thabut, le P. Montoux et Mgr Chauvet - ont ainsi montré, chacune à sa façon, l'importance de la littérature pour grandir dans la foi et pour nous préparer à accueillir le mystère de Pâques que les prochaines liturgies vont bientôt réveiller en nous!

jeudi 3 avril 2025

Rome, printemps 2025

 Je viens de rentrer de Rome, où j'ai participé le week-end dernier, dans le cadre de l'année jubilaire, à un colloque des "missionnaires de la miséricorde". 

Première impression :  la foule, compacte, immense, qui sans arrêt et chaque jour, par dizaines de milliers, franchit la distance qui sépare la Piazza Pia de la Basilique Saint-Pierre. Une foule bigarrée, enthousiaste, souvent jeune, venue de partout dans le monde célébrer l' espérance, que le pape a voulu mettre au coeur de cette année jubilaire. Il y aurait donc des gens, et nombreux, qui veulent espérer encore et encore, envers et contre tout? Oh bonheur de s'en rendre compte!

Les échanges, ensuite, théologiques et quelquefois un peu techniques (canoniques) sur ce qui est la mission que le pape confie à ses "missionnaires de la miséricorde". Une mission par lui renouvelée, et inscrite dans la durée... Echanges, oui, et aussi célébrations et concert et prière (du chapelet, dans les Jardins du Vatican, pour la santé de François).

Et puis, il y a Rome, bien sûr! "Roma Amor" comme disaient les Anciens, l'Vrbs, la Ville, la païenne et la chrétienne, la juive aussi (dîné dimanche soir dans un restaurant de l'ancien Ghetto, derrière la Synagogue, et resongé à cette adresse du saint pape Jean-Paul II au Grand Rabbin de l'époque : "Vous êtes nos frères dans la foi, nos frères aînés!")

Au bord du Tibre, tiens, à propos de la Rome païenne, j'ai lu le dernier récit romanesque de Catherine Clément, précisément intitulé Païenne (Seuil, 2025) : avec talent, elle y imagine les derniers mois de la Pythie de Delphes, en 392, lorsque l'empereur Théodose interdit les cultes païens dans l'Empire et fait fermer les vieux sanctuaires. Quel drame pour ces croyants païens ainsi dépossédés! Quel moment décisif aussi, dans l'utilisation politique du religieux, pour asseoir l'autorité d'un empereur qui veut unifier ses possessions. Se méfier, toujours, de cette intolérance...

Revenu, donc, avec au coeur la volonté d'être toujours davantage témoin de la miséricorde surabondante du Père. Assuré de voir là une réponse, et peut-être la réponse, au chaos qui gronde aujourd'hui autour de nous.