lundi 18 septembre 2023

La misère s'entasse dans les rues de Bruxelles

 Dans le Centre Ville de Bruxelles, la misère ne cesse de croître. De plus en plus nombreuses sont les personnes (en ce compris des enfants) qui dorment dans la rue ou dans les stations de métro. Il y a là quelque chose d'intolérable - quelle honte de voir ainsi une Ville, une Région, un Pays incapables de mieux accueillir ceux qui sont simplement en quête de dignité humaine. Une Ville, une Région, un Pays : ces divers niveaux de pouvoir, en effet, semblent se renvoyer la balle pour se débarrasser du problème. Mais ce que l'on voit ici à Bruxelles, on le constate aussi aux marges de l'Europe - en Italie, à Lampedusa, le gouvernement italien et les instances européennes peinent à collaborer réellement pour endiguer ce flux migratoire.

Un grand principe guide l'éthique sociale de l'Eglise catholique : la "destination universelle des biens", selon laquelle les biens de la terre sont à l'origine destinés à tous les êtres humains. La propriété privée n'est admissible que si son exercice ne contredit pas ce principe premier. Pour le dire autrement : lorsqu'une manière de posséder privément des biens de première nécessité (biens matériels comme l'eau, la nourriture, le logement, etc. , mais aussi culturels comme l'éducation, la santé, etc.) empêchent ceux qui y ont droit d'y accéder; lorsqu'une petite partie de la population mondiale (nous) entend posséder privément ces biens de sorte qu'une très grande proportion d'êtres humains sont empêchés d'y accéder, oui, alors la migration est légitime. Les migrants viennent chez nous chercher ce dont on les prive, et qui pourtant leur appartient de droit.  Je ne fais ici que formuler la foi catholique dans ce qu'elle a de plus traditionnel, comme le pape lui-même ne cesse de le répéter depuis le début de son pontificat.

Bien sûr, il faut réguler cette migration de masse, et cela prend du temps. Mais c'est la responsabilité première des responsables politiques d'Occident d'organiser cette régulation avec générosité. Il faut aussi, bien entendu, travailler diplomatiquement pour qu'en amont les raisons de migrer diminuent dans les populations fragilisées par la guerre ou, comme en Tunisie, par le tournant dictatorial du Régime en place... Travail de longue haleine, qui consiste à aider par tous les moyens au développement des populations subsahariennes ou proche-orientales, auquel une part de nos richesses devrait être consacrée. En parlera-t-on, dans la prochaine campagne des législatives, chez nous? Espérons. En attendant, la misère de ne cesse de grandir dans les rues de Bruxelles!

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