vendredi 14 avril 2023

Deuxième dimanche de Pâques : l'expérience de la foi

 Comme chaque année, le deuxième dimanche de Pâques (dimanche in albis pour les néophytes, les nouveaux baptisés, mais aussi dimanche "de la miséricorde") nous donne à lire le célèbre épisode de l'apparition du Ressuscité aux Apôtres et, en particulier, à Thomas.

Thomas, "dont le nom signifie jumeau" comme le rappelle souvent l'évangéliste, manière de dire qu'il est toujours notre jumeau, Thomas le douteur, lui qui veut voir pour croire, voir de ses yeux les plaies du Seigneur, et même mettre la main dans son côté transpercé... Jésus va lui montrer ses plaies de crucifié, et va l'inviter à les toucher - ce que Thomas, semble-t-il, ne va pas jusqu'à faire. Il va croire, et qualifier le Ressuscité de "Seigneur et Dieu". Et Jésus lui fera observer que sont plus heureux encore que lui ceux qui croient "sans avoir vu" (c'est-à-dire sans doute : nous!)

C'est que voir ne suffit pas. Il faut encore le saut de la foi, ce saut de l'ange, ce consentement intérieur et extérieur qui s'exerce par delà les signes ou les preuves. Même si on prouvait la résurrection de Jésus, cela ne conduirait pas d'emblée à la foi! Du reste, nous voyons, nous aussi, les plaies du Christ : ce sont les nôtres, et celles du monde, il a tout embrassé de la souffrance humaine dans sa passion. Mais il restera toujours cet acte qui n'est pas strictement rationnel, tout en étant raisonnable : passer de la vision à la foi, consentir à ce qui ne se voit pas, sinon avec les yeux du coeur, sinon en développant un regard intérieur.

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