dimanche 22 mai 2022

Du précepte à la présence

 Les lectures de ce sixième dimanche de Pâques (année C) nous racontent d'abord, dans le Livre des Actes des Apôtres, les difficultés rencontrées par la première Eglise lors de sa diffusion dans le bassin méditerranéen - en particulier, à Antioche. Question : les païens qui devenaient chrétiens devaient-ils "passer par la Torah", par l'observance des préceptes du judaïsme, pour être de vrais chrétiens? La réponse fut nette : non. Dès ses origines, le christianisme se détournait ainsi d'une religion du précepte, de l'observance - et il est vrai que jamais l'observance ne mérite l'amour.

Mais alors, de quoi est-elle faite, cette religion chrétienne? L'évangile de Jean, également lu aujourd'hui, nous le dit : de présence. "Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, mon  Père l'aimera, nous ferons chez lui notre demeure. Et il recevra le Défenseur, l'Esprit de vérité, qui le fera grandir encore dans la foi." Tout est donc affaire de présence et d'intériorité. Etre chrétien, c'est être présent à la Présence de celui qui ne veut rien d'autre qu'habiter au plus intime du coeur humain - Dieu lui-même. 

Nous voilà en effet loin d'un catalogue de prescriptions à observer l'une après l'autre, pour être en règle, mais une règle qui risque toujours de rester extérieure et incapable de conduire à la conversion. Nous voilà invités à accueillir une Présence amicale, aimante, attirante, qui veut élever en elle notre humanité. C'est décidément un autre programme...

1 commentaire:

  1. Et dire que toute notre jeunesse religieuse, en famille, au collège, ne fut qu'une longue suite de règles et de préceptes à respecter.... Quelle délivrance !

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