mercredi 7 mai 2025

Angelo Rinaldi est mort

 J'ai appris cet après-midi le décès de mon ami Angelo Rinaldi. Corse d'origine, écrivain de talent et critique littéraire redouté, membre de l'Académie Française depuis 2001, Angelo m'honorait de sa fidèle amitié, depuis plus de trente ans. Chaque fois que je me rendais à Paris, et encore récemment, nous nous arrangions pour dîner chez Lipp (dont il avait fait sa cantine) et pour commenter la vie littéraire parisienne, dont il restait un observateur attentif - quelquefois féroce. 

Excellent critique, donc, craint pour ses assassinats littéraires (Simenon, Duras, entre autres gloires,  en firent les frais), il était sans concession. Il  prétendait vouloir faire non pas une carrière (auquel cas il eût léché les bottes des écrivains et éditeurs qui lui envoyaient leurs livres) mais un métier, et cela le plus honnêtement possible, en disant ce qu'il pensait. C'était courageux et cela ne lui valut pas que des amis!

Romancier, aussi, auteur d'ouvrages dans lesquels le style comptait plus que l'intrigue - ce qu'on lui a beaucoup reproché, mais qui pour moi le plaçait dans une lignée prestigieuse, Saint-Simon, Balzac ou Proust, dont il savait par coeur les morceaux de bravoure.

Je l'ai encore appelé la semaine dernière - il était hospitalisé, très essoufflé, et m'a seulement demandé de prier pour lui, ce que je fis et continuerai à faire. Il entretenait avec la foi catholique un rapport mystérieux, fait d'esthétique et d'espérance, mais un rapport que je crois absolument authentique.

Il est donc mort le jour où les Cardinaux entraient en Conclave - cela l'aurait amusé, et surtout, il eût été fier de voir entrer dans la Chapelle Sixtine le Cardinal Bustillo, élégant évêque corse, dont la récente élévation au Cardinalat l'avait enchanté - enfin, l'Eglise avait de la considération pour son île!

Je ne sais pas s'il y a un lien entre ces deux événements - Dieu sait. Mais, pour les deux, en effet, je prie!

1 commentaire:

  1. Un pécheur public ! Un inverti notoire . Pour avoir les funérailles catholiques avec faste depuis Vatican II il faut être pécheur public.

    RépondreSupprimer