samedi 24 août 2019

Une nouvelle religion?

Assistons-nous à la naissance et à la propagation d'une nouvelle religion? La religion de la décroissance et de l'anti-réchauffement, avec ses dogmes, ses prophètes, ses pèlerinages, ses liturgies, ses athées, aussi, et ses hérétiques?
Sans doute y a-t-il de cela, quand on regarde d'un œil lassé les réseaux sociaux…
Du reste, cette religion est plutôt attirante : sa doctrine est probablement fondée, ses prophètes, souvent sympathiques, ses rassemblements et ses liturgies, utiles. Comme toute religion, évidemment, elle connaît aussi ses intégristes : interdit de voyager en avion (il faudrait alors dire aussi : interdit de surfer sur le net, aussi polluant, paraît-il, que l'avion… ), interdit de rouler en voiture, interdit de manger de la viande rouge (et pour les extrémistes des extrémistes, de la viande tout court), interdit de faire encore des enfants (si, si, car leur empreinte carbone sera destructrice - au passage, qu'on m'explique comment on va sauver l'humanité en ne procréant plus…), interdit de se laver trop souvent (car on vient de redécouvrir que c'était mauvais pour la peau, ah la belle excuse pour dire qu'il faut épargner l'eau, j'en connais qui vont être ravis de leurs odeurs), interdit, interdit, interdit… Et, ajoute-t-on parfois, si les gouvernants n'arrivent pas à prendre assez de mesures qui vont dans le bon sens, on fera la révolution, on imposera ces mesures par la force. C'est la Terreur révolutionnaire qui pointe déjà le bout de son nez!
Toutefois, si l'on écarte ces rigorismes et ces excès, la nouvelle religion a beaucoup à nous apprendre, sur le respect dû au monde et à ceux qui le peuplent. Nous l'écouterons donc… non sans la passer au crible de l'autre religion, la chrétienne, comme le fait le pape François dans la remarquable encyclique Laudato si'.
Un point, par exemple, que j'aimerais voir mis en débat : cette nouvelle religion n'a guère d'eschatologie - du point de vue théologique, c'est une grande faiblesse. Elle ne considère pas les fins dernières de l'humanité et de ce monde, ses perspectives sont purement dans l'ici-bas, et même (on nous en rebat les oreilles) dans l'urgence de l'ici et du maintenant. La foi chrétienne, elle, ne s'inquiète pas de voir le monde et l'humanité tels que nous les connaissons finir et disparaître, elle en fait même la condition d'un engagement renouvelé dans le monde,  - puisque c'est l'annonce  d'une résurrection inaugurée en Christ et promise à tous, vers laquelle nous marchons.
A méditer, non?

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