jeudi 19 juin 2025

Le scandale social de Bruxelles

 La "Libre" le révélait ce matin : la précarité augmente dans le Centre-Ville de Bruxelles, où l'on compte près de 10.000 sans "chez soi" et, parmi eux, environ 2.000 personnes qui vivent et dorment dans la rue, parmi lesquelles environ 20% d'enfants et de jeunes (jusqu'à 18 ans). 

C'est une honte, un scandale devant nos yeux : la Capitale de l'Europe, la Ville des Institutions Européennes et du confortable Royaume de Belgique, la Capitale de la Flandre richissime, bref, Bruxelles n'est pas capable d'offrir un minimum d'accueil à des milliers de personnes fragiles. La Région, depuis plus d'un an, peine à former un Gouvernement, enferrée dans des querelles d'ego et d'idéologie et ayant renoncé semble-t-il au moindre souci du Bien Commun. 

Partout, de petites structures essaient de faire ce qu'elles  peuvent. J'ai déjeuné ce midi avec les forces vives de BAPO ("Bruxelles-Accueil-Portes-Ouvertes"), qui près de la Grand Place accueille de plus en plus de personnes en recherche de logement, de papiers, de reconnaissance et d'écoute, et qu'on aide à se frayer une route à travers le dédale administratif des Institutions responsables de leur accompagnement. Je bénis les bénévoles du "Point 32" qui, dans les locaux de l'église du Finistère, distribuent chaque jour de la semaine plus de 120 repas. Je suis sensible aux actions de prise de conscience  que nos amis de "House of Compassion" promeuvent dans l'église du Béguinage. Nous pouvons dire je crois, sans rougir, que l'Eglise fait ce qu'elle peut.

Mais comme j'ai honte... , honte pour mon pays et pour ma Ville! J'attends avec impatience de lire la première Encyclique du nouveau Pape Léon - par son  nom pontifical, il a voulu placer son action sous le signe d'un sursaut de la justice sociale. Il est en effet grand temps... 

dimanche 8 juin 2025

Tendre à la Vie, tendre à la paix

 Le monde ne va pas bien. Certains de ses grands dirigeants semblent avoir perdu l'esprit ou la raison, semblent ne rêver que guerres et destructions - avec à la clé, bien sûr, une indifférence croissante pour l'avilissement de notre planète, de notre "maison commune" comme l'appelait notre bon pape François. Dans ce contexte difficile, célébration aujourd'hui de la Pentecôte, de l'effusion d'un autre Esprit, l'Esprit de Dieu, sur quiconque veut bien l'accueillir.

Et, dans les lectures de la liturgie, ces quelques versets éblouissants de la Lettre de Paul aux Romains :

"Sous l'empire de la chair, on tend à ce qui est charnel; mais sous l'empire de l'Esprit, on tend à ce qui est spirituel : la chair tend à la mort, mais l'Esprit tend à la vie et à la paix!" (Rm 8, 5-6) La chair, dans l'anthropologie de Paul, ce n'est pas le corps, c'est la tristesse ou quelque chose comme la dépression, ce qui fait désirer la mort. L'Esprit de Dieu est Vie, avec cette majuscule qui en dit la puissance et la joie. Les chrétiens ont reçu l'Esprit et voudraient vivre sous cet "empire" - combat en eux, combat autour d'eux, prétention souvent moquée par ceux qui s'en fichent et les prennent au mieux pour de doux rêveurs, au pire pour des menteurs ou des bonimenteurs.

C'est que "l'amore non è amato" comme le déplorait déjà Saint François - "L'amour n'est pas aimé!"

La Pentecôte, remède au cynisme ambiant...