lundi 24 juin 2024

40 ans...

 Gratitude aujourd'hui : Philippe, Francis et moi-même célébrons le quarantième anniversaire de notre ordination. C'était en effet le dimanche 24 juin 1984 qu'à 10heures, dans la Cathédrale de Tournai, le cher Mgr Huard nous ordonnait prêtres. Quarante ans ont passé : que de souvenirs, d'épreuves mais surtout de joies, de rencontres, d'accompagnements, de travail, de louange. De quoi rendre grâce, vraiment, et remercier celles et ceux qui nous ont faits prêtres : car ce sont les personnes vers lesquelles nous fûmes ou nous sommes envoyés qui permettent à la grâce sacramentelle de s'épanouir au quotidien.

La liturgie célèbre aujourd'hui la solennité de la nativité de saint Jean Baptiste. Belle figure pour un prêtre - mais aussi pour tout baptisé : le Baptiste est celui qui dit du Christ "il faut qu'il grandisse et que moi je diminue!" Diminuer, cela vient tout seul avec l'âge, mais c'est aussi un consentement à l'effacement, pour que soit Celui que nous annonçons!

dimanche 16 juin 2024

De la démocratie

 Ce qui se passe en France, du point de vue politique, ne laisse pas de m'étonner. Les commentateurs ont l'air de découvrir que la démocratie, "le moins mauvais des régimes" (Churchill), si on la réduit à un simple comptage arithmétique, peut ouvrir la porte à la dictature. Pourtant c'est une évidence : dans les années 30 en Allemagne, c'est le processus démocratique qui a largement contribué à la prise de pouvoir de Hitler. C'est que la démocratie ainsi conçue ne ferait que traduire dans les urnes le désir majoritaire, et que le désir majoritaire n'est évidemment pas toujours le souci du bien commun.

Alors que faire? Eh bien, revenir au souci du bien commun, précisément. Apprendre à le discerner, à le désirer non comme une addition de biens individuels, mais comme le bien d'une communauté de vie qui s'étend aussi loin que possible, par-delà les frontières de son pays, voire de son continent. C'est  une éducation qui est en jeu, une éducation permanente dans laquelle je crois que les religions, débarrassées de leurs visées politiques ou opportunistes, ont une partition à jouer. Parce que dans le meilleur des cas, elles sont des lieux d'initiation - plus encore que d'enseignement - au bien. Parce que, jouant avec les mythes, elles disent quelque chose de la vérité de l'être humain. Parce que, honorant le souci spirituel, elles sont capables de toucher l'intériorité et le coeur, seuls lieux de conversion. Parce qu'elles ont une certaine expérience du vivre-ensemble communautaire. Parce qu'elles sont tout entières tissées de  récits de promesse et d'espérance.

Ou, pour le dire d'un mot, parce que, toujours dans le meilleur des cas, elles exhalent une certaine sagesse. Une sagesse dont nous avons tous grand besoin, et nos amis Français sans doute en premier!